-. Ne vous tourmentez pas trop, je m’arrangerai pour que cette note ne soit pas éliminatoire !-. Cela aurait été dommage, Jérôme avait 17 en philosophie et 18 en histoire. Il passa des vacances délicieuses et se promena à bicyclette avec Mathilde dans les vignobles de Bourgogne. Mathilde était heureuse et mélancolique, elle ravalait ses larmes et appuyait sur ses pédales pour se retrouver auprès de lui sous le ☀️ de l’été qui tombait sur les vignes. Monsieur Seignelet père repartit avec Jérôme pour faire la tournée des proviseurs des lycées de Paris. Maintenant, c’était en hypokhâgne que voulait entrer Jérôme, pour tâcher, plus tard, de se présenter et d’être reçu -il n’en doutait pas un instant -au concours vaguement mythique de l’École de la rue d’Ulm.

L’hypokhâgne à Louis-le-Grand, qui avait le vent en poupe, était déjà pleine comme un oeuf. Il restait deux ou trois place libres dans l’hypokhâgne de Henri IV, sur la montagne Sainte-Geneviève. -. Notre première supérieure préparatoire, notre hypokhâgne si vous préférez, est le joyau du lycée Henri IV. Je vois que vous avez été en troisième et en seconde à Louis-le Grand, c’est un excellent lycée, le proviseur est mon ami. C’est aussi notre rival. Dans tous les domaines, mais peut-être surtout dans la préparation à l’École Normale, nous devons faire mieux. L’émulation est rude. Je ne veux prendre que des élèves qui puissent et veuillent gagner, et défendre avec succès les couleurs de Henri IV. -. À Dijon, Jérôme était premier, de loin, en philosophie, en histoire, dans toutes les disciplines littéraires -. C’est ce que je constate. Dijon n’est pas Paris, il faudra faire des efforts. Eh bien, je vous attends à la rentrée…- » Jean d’Ormesson (Le bonheur à San Miniato)
La barre est haute ! Le frisson du désir de réussir ! Une étudiante mignonne !
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