»-. Il n’y a pas d’autre solution. J’estime à plus de soixante kilomètres la largeur d’est en ouest de l’Adrar. C’est une immense dalle de granit, peut-être offre-t-elle quelque part une faille, mais où ? Logiquement, c’est un cirque fermé, sans cela il y aurait de l’eau et du pâturage alentour, et les Touaregs l’auraient appris de source ancestrale. Mais rien de tout ça ! Il est probable que nous nous heurterions partout à des canons en cul-de-sac, comme celui de la grande guelta. Nous ne pouvons courir le risque de contourner la montagne, cela nous prendrait de huit à dix jours… Il faut être en haut avant trois jours. Trois dahmans, trois jours !

Une âcre odeur de graisse brûlée stagnait sur le campement, on séchait et boucanait le gibier. -. Nous serons en haut dans trois jours -. Il cherchait dans la 🌃 la haute falaise, invisible mais proche. Il eût voulu déjà se mesurer avec elle. Il ne sentait ni la peur, ni l’angoisse. Il ne se préoccupait même pas des moyens qu’il emploierait pour venir à bout de la prodigieuse muraille. Quel obstacle pouvait s’opposer à la volonté mystérieuse et toute puissante qui les avait conduits ? La montagne l’appelait et il marchait vers elle avec cette exaltation de mystique abordant l’ultime étape, depuis longtemps attendue et familière. -. Que comptez-vous prendre comme matériel ?-. Comme matériel ?-. À cela non plus il n’avait pas songé. Mais ce que l’autre ignorait, c’est qu’au fil des heures et des jours un plan, sans même qu’il s’en aperçut, avait mûri dans son esprit. » Roger Frison-Roche (La Montagne aux Écritures)
Une falaise originale
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