»-. Après trois semaines de désert, ils retrouvaient une ville. Les petites rues proches du port grouillaient de monde, touristes qui flânaient de boutique en boutique, mais aussi gens du pays qui allaient à leurs occupations. Ils se séparèrent et se donnèrent rendez-vous à une heure à La Estrella, l’un des cafés du quai. Les heures qu’ils passèrent à la terrasse de ce café, à l’ombre des platanes trouée de ☀️, sur cette place semblable à un décor d’opérette ouvert sur la mer, devaient rester dans la mémoire de Simon comme les plus douces de ces vacances incendiées. Autour d’eux, on parlait haut, on s’interpellait. À une table voisine, trois vieux pêcheurs s’essayaient à chanter un chant flamenco. Ils ne le faisaient pas pour la galerie, mais pour eux seuls, avec des hésitations, des trous, de soudaines résurgences.

Sur le boulevard qui longe les quais, passaient des fiacres, des voitures de sport étrangères, des camions et toute une foule bigarrée qui sortait des murs avec la fin de la chaleur. La lumière était belle, les couleurs douces, éteintes par la poussière et la brume qui baignent Ibiza. Surtout, il y avait l’ombre, inconnue à Palicorna, presque oubliée, d’autant plus précieuse. Il y avait ce dôme de feuillage, l’amitié des choses et des gens, un bonheur de vivre. Le ☀️ de Palicorna l’avait assassiné, il s’en rendait compte, avait tué en lui l’indulgence et la tendresse. Ici, la douceur de l’air lui rendait tout aimable. Sandra avait posé sa ✋ sur la sienne. Ce geste, il l’accueillait avec reconnaissance. Quel mur aveuglant le ☀️ avait-il dressé entre eux ? Pendant des jours et des jours, il ne l’avait pas vue. Il avait oublié qu’ils pouvaient être heureux ensemble. » Jacques Peuchmaurd (Le ☀️ de Palicorna)
Beau texte plein de soleil ☀ et tableau 🖼 lumineux
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