Le coffret à bijoux de sir Simon

 »-. Avant que Lord Canterville fût réparti pour Londres, Mr Otis eut un entretien avec lui au sujet des bijoux que le 👻 avait donnés à Virginia. Ils étaient absolument magnifiques, en particulier un certain collier de rubis avec une monture vénitienne, qui était véritablement un échantillon superbe du seizième siècle. Et leur valeur était si considérable que Mr Otis se sentait pris de scrupules, se demandant s’il pouvait permettre à sa fille de les accepter. – Milord, je sais que dans ce pays l’héritage doit s’appliquer aux bijoux aussi bien qu’aux terres. Et il me paraît parfaitement évidemment que ces joyaux sont, ou devraient être, des biens de votre famille. Je me vois obligé, en conséquence, de vous prier de les emporter à Londres, et de les considérer simplement comme une portion de vos biens, qui vous a été restituée dans certaines conditions étranges.

Quant à ma fille, elle n’est qu’une enfant, et elle ne témoigne encore que peu d’intérêt pour de semblables accessoires d’un luxe oiseux-. Cher Monsieur Otis, votre charmante petite fille a rendu à mon malheureux ancêtre, Sir Simon, un service très important. Et ma famille et moi nous avons une très lourde dette envers elle pour les merveilleuses qualités de courage et de ❤️ dont elle a fait preuve. Les bijoux sont manifestement à elle. Et, parbleu, je crois que si j’étais assez dénaturé pour les lui enlever, ce vieux scélérat de sir Simon aurait quitté sa tombe d’ici quinze jours ! Et m’en ferait voir de dures !- » Oscar Wilde (Le 👻 de Canterville)