»-. Assis Ă mĂȘme le sol de la cale, Galeo et ses parents avalent en silence un maigre repas composĂ© de viande salĂ©e et de pois bouillis. La chaleur suffocante de la journĂ©e a laissĂ© place Ă une lourde humiditĂ©. ChargĂ©e de la forte odeur des đ, elle a dĂ©jĂ pĂ©nĂ©trĂ© auâ€ïždes vĂȘtements et des couchages. Tout autour d’eux, les grincements sourds de la coque du â” sont parfois accompagnĂ©s d’une rumeur plus furtive, qui trahit la prĂ©sence des rats. Une fois la derniĂšre bouchĂ©e avalĂ©e, Galeo monte sur le pont, Ă©clairĂ© seulement par la faible lueur de la đ, et se rend sur le chĂąteau avant, oĂč son visage dĂ©passe tout juste du bastingage. LĂ , face Ă cette Ă©tendue sombre qui s’ouvre devant lui, il respire Ă pleins poumons les embruns venus du grand large. Ă quelques pas de lui, il reconnaĂźt la silhouette du religieux, les yeux perdus dans le ciel. -. Qu’observez-vous, lĂ -haut ?-.

Les đ, bien sĂ»r. Ă en croire l’Almageste de PtolĂ©mĂ©e, elles seraient au nombre de mille vingt-deux, toutes rĂ©unies au sein de quarante-sept constellations. Regarde, cette đ ci se nomme Deneb. Celle-lĂ , plus au sud, c’est AldĂ©baran, et vers l’ouest, en face du â”, tu peux encore apercevoir Merak, avant que les âïž qui obscurcissent le ciel nous privent tout Ă fait de sa lueur -. Peu Ă peu, en effet, de grosses nuĂ©es viennent masquer l’ensemble de la voĂ»te cĂ©leste. Dans le mĂȘme temps, des đ, aprĂšs avoir frappĂ© la proue de plein fouet, retombent lourdement sur le pont, faisant fuir la plupart des passagers qui s’y trouvaient encore. Avec la tempĂȘte, les profondeurs de la nef rĂ©sonnent d’un bruit assourdissant. Au craquement continu des charpentes, rĂ©pond le bruit sourd des sabots des đ. -. Te voilĂ enfin, Galeo, couche-toi vite Ă nos cĂŽtĂ©s et essaie de dormir -. » Thierry Maugenest (La poudre des rois)
Belle histoire et beau tableau đŒ
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