»-. Il y a lĂ une allĂ©e de tilleuls. De gros vieux đČ. Pas un n’est droit. Tous sont massacrĂ©s par le vent de la montagne. On fait aligner les đ sous les lanternes. Ce sont des lanternes qui font beaucoup de fumĂ©e, et des flammes rouges. Ce sont de petits đ avec de longues queues et des criniĂšres qu’on n’a jamais taillĂ©es. Puis, tout le monde se met Ă crier, et les đ partent. J’Ă©tais prĂšs du dĂ©part, j’ai vu les lanternes, avec, je vous le dis, la fumĂ©e et les flammes, et les đ, je vous le dis, petits, rĂąblĂ©s, et tous enveloppĂ©s de longs poils. J’ai entendu crier, et vu les đ partir.

Ils ont couru tout le long de l’allĂ©e des tilleuls. Mais ce n’est pas ça, la course. VoilĂ ce qui arrive, et voilĂ ce que voient ceux qui savent. Il n’y a pas de cavaliers, je vous l’ai dit ? Non ? Je vous le dis. Les đ partent dans la đ», et galopent, passent les prĂ©s, passent le torrent, passent la forĂȘt. Passent l’Ă©boulis, rejoignent les prĂ©s hauts, entrent dans l’herbe nouvelle. Et c’est fini. Ils restent lĂ . Quand on est malin, on va s’asseoir aux lisiĂšres du bois, pour voir la galopade. Le 24 juin, c’est la Saint-Jean, la đ est belle. On y voit comme en plein jour. Je n’ai jamais rien vu de plus beau. Et encore, j’Ă©tais en bas. Ă la mauvaise place. » Jean Giono (Que ma joie demeure)
â€
JâaimeJâaime
Belle histoire joli portrait de chevaux
JâaimeAimĂ© par 1 personne