La harde

 »-. C’était une harde sauvage, et elle semblait être créée pour l’amusette et pour le doux du ❤️. Le cerf appela vers les deux hommes, mais il n’avança pas. Il s’arrêta de l’autre côté du champ. Il tendit son cou, ouvrit la gueule et ronfla une sorte de longue phrase où revenaient trois espèces de syllabes et de claquements de langue. Cela dura très longtemps. La tête basse, il avait l’air d’expliquer quelque chose. Derrière lui, les biches et les faons s’étaient entassés, et on ne voyait que des oreilles tremblantes. Le cerf s’arrêta de parler, il attendit la réponse, Bobby siffla. -. Attends, je siffle moi-aussi-. Le cerf écouta la voix, il resta un moment immobile, la tête haute. Il tenait tout le ciel noir dans ses branches.

30x40cm  »
Biche oh ma biche »

Puis il se mit à marcher sur une ligne circulaire qui faisait le tour de l’alisier. Il avait un pas noble et sec qui lui secouait tout le cou. Ses bois s’étaient élargis et gonflés, ils sortaient de son front épais et noirs comme des racines de chêne. Derrière lui, à la file, venaient les biches à petits pas légers et pressés. Puis venaient les faons, il y en avait cinq, ils étaient roux comme des 🦊. Ils firent ainsi tout le tour de l’alisier, à une distance peut-être de quarante à cinquante pas. Enfin, le cerf se mit à galoper, toute sa famille le suivit. Ils ne furent bientôt plus qu’une pelote de poussière, puis plus rien. Le soir redevint silencieux. » Jean Giono ( Que ma joie demeure)

Une réflexion sur “La harde

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