»-. Il ne fallait pas compter sur l’hôtel Sun -Wah pour fournir le moindre point de repère auquel se raccrocher. Les bruits, les odeurs et les mouvements de l’extérieur se retrouvaient tout aussi bien à l’intérieur. Dans la cage d’escalier, dans les couloirs, et jusque dans les chambres, dont les portes demeuraient largement ouvertes. Seuls des vantaux à mi-hauteur étaient fermés, ça et là, sans pour autant interdire l’entrée des pièces, où les uns jouaient au mah-jong, tandis que d’autres se faisaient couper les cheveux ou curer les oreilles, une occupation qui paraissait leur procurer un bien-être indicible. Des hommes allaient et venaient dans toutes sortes d’accoutrements, en costume, en pyjama, ou le torse nu. Des femmes aux voix aiguës discutaient sans discontinuer. Des enfants, nus pour les plus jeunes, se chamaillaient en mêlant leurs jeux et leurs rires.

Le plus dérangeant ne tenait pas tant au bruit et à l’agitation qu’à ce mélange d’odeurs parmi lesquelles Maurice ne réussissait guère à identifier que celles de la sueur et de l’urine. Une rigole courait le long des murs du couloir et les hommes s’y soulageaient sans vergogne… Il lui faudrait plusieurs jours pour parvenir à identifier au milieu de toutes ces effluves le parfum de la fumée des serpentins d’encens, qu’on allumait pour tenir à distance les moustiques aussi bien que les esprits mauvais, l’odeur des entrailles des 🐷, ou encore celle de la graisse chaude dans laquelle grésillait, à toute heure du jour ou de la 🌃, l’une ou l’autre mixture indéfinissable. -. Installez-vous. Bienvenue en Asie, Maurice, j’imagine que vous avez l’impression de débarquer sur une autre planète ?- » Paul Couturiau (L’inconnue de Saïgon)
Drôle d’endroit. Un tableau 🖼 original
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