»-. Elle est loin si vous voulez, et si vous mesurez la distance qui nous en sépare avec vos pas d’hommes ou même avec le trot de votre 🐎. Il faut monter, descendre des collines et des collines, et des plaines, et traverser des vallées. Et remonter sur des collines qui font le dos de 🐮 et dont l’arête est plus épineuse et plus nue que la lame d’une scie, et bleue comme elle, presque en acier , sans 🌲, sans herbe, faite de rochers reflétants et si claquants de vent que parfois , quand ils surgissent brusquement dans le ciel laiteux du matin, on se croit arrivé à la mer et surpris par un immense voilier chargé de toiles.

Mais elle est plus loin. Elle est aussi des terres rouges. Et là, elle apparaît si large, si terriblement large, si plate, si profondément enfoncée dans le ciel, qu’on se rend compte, en pensant au plateau Grémone, qu’elle est tout près de chez nous. Car, sans cette obligation qu’elle a d’être collée sur le rond de la terre, elle monterait si haut, tout en restant plate, que nous la verrions apparaitre au-dessus des 🗻 d’Aiguines, avec son charruage de ⛵ et ses gros 🐟 noirs qui dorment pendant que le ☀️ et l’eau écument dans leurs poils… Le vent bleu monte de la mer. Il est chargé de ☁️. Il souffle seulement au printemps. Il traîne sous lui la pluie et la chaleur. Il couche de grandes ombres sur les prés, sur les terres où le 🌽 pousse, sur les bosquets d’🌲. Puis tout coule et glisse avec toutes les formes du monde. Le ciel est dans une grande passion. » Jean Giono (Que ma joie demeure)
Beau texte et beau tableau 🖼 pour l’illustrer
J’aimeAimé par 1 personne