Les bottes de sept Lieues

 »-. Les bottes de sept Lieues existent ! Armées de fer, elles pesaient trois kilos. Au dix-huitième siècle, celui qui relayait les lettres les chaussait, pour ne pas abimer ses jambes lorsque le 🐎 tombait-, relate le musée de la Poste, situé dans le quinzième arrondissement de Paris. Le bâtiment s’est refait une beauté, après cinq ans de travaux. À sa réouverture en novembre 2019, le musée a misé sur trois espaces thématiques, à savoir la conquête du territoire, les métiers, et l’art du timbre. Un parcours dense, car le musée conserve 450 000 pièces, émaillé d’animations numériques.

Retournons à nos bottes. À l’époque, mieux valait avoir une bonne monture pour acheminer le courrier. Il suffit de se tourner vers une carte du dix-septième siècle pour s’en rendre compte. La France était alors recouverte de chemins postaux. -. Ils préfiguraient les axes routiers, la poste était déjà visionnaire-. Bien sûr, pas de voiture pour arpenter ces lieux. Mais un postillon, cocher chargé de transporter le courrier jusqu’au relais de poste, chaussé de ces bottes gargantuesques qui attisaient la curiosité. Deux siècles et demi plus tard, le siège de Paris de 1870-1871 complique encore la tâche. Il faut transporter les lettres par delà le front ennemi. Les pigeons sont en première ligne, certains vont finir écrasés par les tirs.

Un peu plus loin… Les téléphones. Car, au début du vingtième siècle, la poste gère aussi les télécommunications. Sur les photographies, les jeunes filles s’activent devant une ribambelle de câbles, elles relaient les différentes conversations. Qui dit tri du courrier dit rebuts, car certains ne manquent pas d’humour. À l’image de ce plaisantin des temps modernes écrivant au Roy Henri IV. Les salariés répondent même aux lettres du Père Noël… » ( Petits musées, grandes histoires)

Post-scriptum-. Pourquoi le père Noël ne possèderait-il pas, lui-aussi, les bottes de sept Lieues en cas de chute de traineau ?