»-. Vers cinq heures, Cyprienne l’envoya chercher du đ Ă l’Ă©picerie-mercerie-dĂ©pĂŽt de đ qui se trouvait sur la place du village. Il ne s’y rendait pas seul, d’ordinaire, car il la traversait en compagnie d’Auguste, pour monter Ă la vigne. Il n’aimait pas ce silence et cette absence de vie qui rĂ©gnaient sur la place et dans la rue principale, surtout l’aprĂšs-midi, quand les vieux joueurs de boules n’avaient pas encore pris possession de leur terrain, sous les platanes. Ce qui le frappait le plus, c’Ă©tait l’absence d’enfants. Il n’y avait que des adultes, Ă Millac, ĂągĂ©s pour la plupart, comme si la vie, ici, renonçait doucement.

Quelques â anonymes Ă©cartaient les rideaux Ă son passage, des đ flĂąnaient, sans aucune agressivitĂ©, seules une ou deux voitures stationnaient devant la mairie. Tandis que la porte de l’Ă©glise demeurait obstinĂ©ment close, comme si Dieu aussi s’en Ă©tait allĂ©. Et pourtant cette paix silencieuse d’un aprĂšs-midi d’Ă©tĂ© avait quelque chose d’Ă©ternel. Mais c’Ă©tait la mort qu’elle Ă©voquait, non plus la vie, comme Ă l’Ă©poque oĂč le marĂ©chal-ferrant, le tonnelier et le charron apostrophaient les paysans venus faire leurs courses dans les commerces installĂ©s autour de la place. SĂ©bastien ignorait cela, mais, en se souvenant des histoires d’Auguste, il devinait que quelque chose de prĂ©cieux, ici, avait disparu. Sans doute une maniĂšre de vivre et d’ĂȘtre heureux. » Christian Signol (Une annĂ©e de neige)
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Belle histoire et joli tableau đŒ
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