»-. Séville, le 15 mai 1250. Une nef ventrue, montée à quatre mâts de voilure, est à quai. Les hommes d’équipage, à l’aide d’un cabestan fixé sur la vergue du grand mât, hissent les vivres les plus pesants sur le pont, avant de les entreposer dans les cales. Il y a de quoi nourrir et désaltérer cent hommes durant plus d’un mois de mer. Ce sont maintenant des caisses marchandes regorgeant de soieries, laines, bijoux, épées de Tolède qui sont acheminées à bord, puis arrimées dans l’humidité sombre de la sentine et du pont inférieur. Pour finir, une douzaine de 🐎, appartenant aux plus riches marchands, sont conduits à bord. Un à un, ils prennent place dans des stalles étroites, construites sous le château arrière, avant de voir leurs pattes solidement attachées avec des cordes de lin, pour les préserver du roulis.

Les derniers passagers se pressent sur la passerelle d’accès. Il y a là des marchands Sévillans habitués aux longs voyages vers l’Orient, richement vêtus et chargés de pesantes sacoches de cuir, qui côtoient d’humbles pèlerins, portant une simple besace et leur bâton. À cent pas de là, deux personnes accompagnées d’un enfant observent les préparatifs de l’embarquement. Elles hésitent à s’approcher du bateau. L’une d’elles, en remarquant la catapulte dressée sur le château avant, prend conscience tout à coup des périls du voyage. -. Es-tu certain que c’est la bonne décision, Sebastian ? Sans doute n’est-il pas trop tard pour changer d’avis. As-tu pensé aux tempêtes, aux pirates ou aux maladies ? Restons à Séville. Et tant pis si nous demeurons pauvres toute notre vie…-. Thierry Maugenest (La poudre des rois)
Beau bateau ⛴ pour illustrer cette histoire
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