Le conte du 🐺 et du pinson

 »-. Il était une fois un pinson qui chantait dans le buisson avant la fin des froidures. Il avait vu sous la haie, dans les tendrons d’orties, la première violette. Allaient fleurir partout les primevères, les primevères jaunes, blanches, couleur de 🦋. L’air se faisait plus doux sur ce côté des collines, et le jour du matin tout neuf, comme de l’eau de roche. De tout son sens et de tout son ♥️, le pinson chantait vers la lumière. Passa par là le 🐺, qui rasait sous la haie, évitant d’être vu des bergers et des 🐕. Ce pinson, une bouchée ! Mais, faute de grives, on mange des merles, faute d’oie, on gobe l’🐦. Il bondit donc la gueule ouverte, de fait, il happe le pinson. Tout vif, plumage et tout, il l’emporte en sa gorge, ne songeant qu’à se mettre hors de vue. Pauvre pinson, pauvre 🐦 !

Cependant, en son bon courage, de la gueule du 🐺, puisqu’il ne pouvait rien faire d’autre, il continua de chanter sa chanson du temps clair. Le 🐺, qui l’entendait tout en trottant à pattes menues, relevant le museau comme ceux qui ont à se vanter, lui dit. -. Ha, toi, pauvret…-. Il n’eut pas le loisir d’en dire davantage. Il a suffi qu’il ouvre un peu sa gueule, le pinson s’envole d’une aile prompte. Il va tout vif se percher sur un rameau de saule. Et là, s’égosillant pour se moquer du 🐺, il chante si haut dans le ☀️ que les bergers le cherchent des yeux. Ils avisent alors le 🐺, arrêté là tout déconfit. Lequel n’a que le temps de filer, détalant, le long des vertes haies. Les 🐕 s’élancent de partout, les pierres, les bâtons commencent de pleuvoir. Si le 🐺 avait, un instant de plus, poussé sa vantardise, il l’aurait payé de sa vie… » Henri Pourrat (Le trésor des contes)