»-. Et qu’est-ce que vous allez semer dans ce champ-là ?-. Si je vous le disais, vous ne me croiriez pas-. Mais enfin, qu’est-ce qui vous est arrivé, on ne vous reconnaît plus, vous avez l’oeil jeune…-. Eh bien, voilà ce que je vais semer-. Il se dressa pour aller chercher un gros papier d’épicerie, qui faisait paquet. Il le détortilla. C’étaient des graines. Il s’en versa dans la ✋. C’étaient des graines comme en acier brun, avec des formes volantes comme les feuilles d’érable. -. Ça, c’est du fourrage anglais -. Gros comme ça ? -. Ça me paraît un peu gros, en effet. Je sais, des lentilles d’Espagne -. Non. Des pervenches. Je veux dire des pervenches, comme il y en a dans les éboulis du côté de Chayes-.

Et là-bas, sous la 🏡, dans le creux, j’ai trouvé de l’humide. Et j’ai semé des narcisses, c’est déjà fait et ça lève, ça sera fleuri dans quinze jours -. Vous allez cultiver des🌺, ça se vend bien ?-. Ça ne se vend pas, c’est pour moi, vous pourrez en prendre tant que vous voudrez-. Elle regarda le champ, il était capable de porter cinq charges d’avoine. Et, là-bas, dans le creux, il y avait déjà le petit piquetage vert des narcisses qui crevaient la terre. -. Voilà -. Le champ commençait. Ici, il était un peu sur le nord, et à l’ombre presque tout le jour à cause d’une flexion de la terre. Les narcisses sortaient juste. Deux feuilles vertes un peu soulevées, et un suçoir blanc comme neige et qui s’enfonçait dans le sol. » Jean Giono (Que ma joie demeure)
Beau tableau 🖼
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