»-. On arrive bientĂŽt ?-. Oui, bientĂŽt. On vient de passer Souillac et on arrive Ă Gourdon. C’est lĂ qu’on descend, ils nous attendent Ă la gare-. Durant les trois quarts d’heure qui suivirent, il s’efforça de reconnaĂźtre les đČ, les champs, les prĂ©s qu’il avait connus cinq ans plus tĂŽt. Mais la saison n’Ă©tait pas la mĂȘme, et le monde qu’il redĂ©couvrait lui paraissait Ă©tranger, le faisant douter de l’utilitĂ© de ce voyage. Cela ne dura pas, heureusement, car les premiĂšres đĄ d’une petite ville apparurent, qui semblaient s’ĂȘtre regroupĂ©es au pied d’un đ° et de ses remparts d’un beau jaune paille. Le train s’immobilisa enfin, dans une gare situĂ©e au milieu d’une grande plaine qui commençait Ă reverdir. Et au-dessus de laquelle le ciel Ă©tait d’un bleu trĂšs clair, parsemĂ© de fins âïž de laine.

C’est ce que remarqua d’abord SĂ©bastien, une fois descendu, tandis que sa mĂšre dĂ©signait du doigt deux đ„ au bout du quai. -. Ils sont lĂ -bas, regarde !-. Il voulut courir, mais il n’osa pas. DĂ©jĂ , Cyprienne s’avançait, suivie par Auguste. Vingt mĂštres les sĂ©paraient seulement. SĂ©bastien eut peur, tout Ă coup, de s’ĂȘtre trompĂ©, mais les deux bras qui l’empoignĂšrent lui firent ressentir qu’il y avait bien en eux la force espĂ©rĂ©e. Les mots ne firent qu’accentuer cette impression, lui arrachĂšrent une plainte de soulagement. -. Ă la bonne heure, on se languissait de toi, tu sais ! J’ai fait cuire un đ Ă la cocotte -. Comme si c’Ă©tait ce qu’il y avait, ce matin, de plus important au monde… » Christian Signol (Une annĂ©e de neige)
Belle histoire un train mignon
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