». Prononcer Sahara et écouter l’écho qui résonne. Notre imaginaire murmure le vide, les grains de sable qui coulent sur les dunes, les caravanes de dromadaires et leurs pilotes aux élégantes draperies indigo. Prononcer Sahara et le vide se creuse, les frontières s’effacent, l’horizon s’éloigne et se perd sur les plateaux écrasés de ☀️. Antoine de Saint-Exupéry évoquait la présence invisible d’un puits caché quelque part qui rayonne en silence et embellit le désert. Comme un sens donné au vide pour mieux nous le révéler. Prononcer Sahara et imaginer les caravanes de réfugiés, tragiques nomades de circonstance sur la piste bien improbable d’un mirage économique. Piste de survie, tellement incertaine. Piste de tous les trafics, cigarettes, armes, hommes…

Prononcer Sahara et saisir la fascination palpable de tous ceux qui l’ont vécu. Écouter leurs récits de bivouacs, du premier thé qui éteint les 🌟. Récits de ☀️ et de vent, de la courbe des dunes et de nos empreintes furtives. Prononcer Sahara et remonter à l’aube de l’humanité, mémoires de chasseurs affûtés comme leurs pointes de Silex, mémoire d’Éden enfui ou enfoui, dont il ne reste que quelques gravures rupestres pour témoigner de ce temps de l’eau et de l’abondance… Ici, l’idée de frontière semble si dérisoire, comme à peu près toute idée de structure humaine d’ailleurs. Le Sahara demeure une zone de non-droit, d’où l’absolue liberté ne trouve d’entrave que dans la soif, le ☀️ et le vent. » Christophe Raylat (L’esprit voyage)
Beau récit et joli tableau 🖼
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