La pêche à l’écrevisse

 ». Qu’est-ce que tu veux faire ? -. Pêcher des🦞. Pas un mot à Cyprienne, surtout, parce que la 🎣 est fermée. On partira sans qu’elle nous voie -. Et ça, qu’est-ce que c’est ?-. Des balances pour les écrevisses. Il faut aussi emporter les lignes à truites, parce que c’est fermé, l’🦞. Ça n’ouvre qu’un jour dans l’année, au mois d’août. Et, ce jour-là, il y a belle lurette qu’il n’y en a plus, dans le ruisseau. Parce que tout le monde les pêche avant, pardi !-. Et Cyprienne le sait que tu les pêches quand c’est interdit ?-. Elle le sait, mais elle en raffole, alors, elle fait semblant de ne pas savoir. Et les gendarmes ?-. Il fait trop chaud, ils ne sortent que le matin, en cette saison…-

Sébastien sortit de la remise, fit le gué pendant qu’Auguste, ayant chargé son sac sur une épaule, s’échappait par l’angle du jardin. Portant les lignes autorisées, l’enfant le rejoignit dans le chemin, qui était séparé du jardin par une haie de baies rouges. Ils s’enfuirent comme des voleurs, en courant. Plus loin, ils traversèrent la route déserte et s’enfoncèrent dans les prés, à l’ombre des 🌲, pour rejoindre le ruisseau dont ils devinaient, là-bas, derrière un bouquet de saules, les rives plantées de fins peupliers. » Christian Signol (Une année de neige)