»-. Ils avaient abandonnĂ© la đ de feuillage pour vĂȘtir une sorte de tutu fait d’Ă©corce d’ đČ battue. Sur leur corps Ă©tait dessinĂ©s, Ă l’argile blanche, des points et des lignes. Leur coiffure, enfin, Ă©tait ronde, ornĂ©e de plumes blanches et garnie de longues pointes en bois qui se terminaient par un cĂŽne pointu, le tout Ă©tait censĂ© reprĂ©senter un phallus stylisĂ©. Et leur danse, qui durerait trois jours, commença… Danse Ă©trange, rĂ©glĂ©e par des danseurs de la promotion prĂ©cĂ©dente, ou ganzas de l’annĂ©e. Un chant revenait tout le temps, accompagnant la danse, et dont Yolande, isolĂ©e dans le groupe des Ă©pouses, ne pouvait comprendre le sens.

Cela dura pendant des heures, martelĂ©es par le tam-tam et les sifflements des fĂ©ticheurs. Yolande n’en pouvait plus. Sa tĂȘte dodelinait… Elle ne savait plus trĂšs bien si elle Ă©tait encore sur terre, ou en enfer. SaoulĂ©e de rythme et de lumiĂšre crue, elle se sentait prĂȘte Ă dĂ©faillir… BientĂŽt, elle s’Ă©croulerait, Ă©puisĂ©e de fatigue et inanimĂ©e sur le sol, devant les Ă©pouses du chef. Ce serait la plus grande des hontes pour Jacques. Son Ă©pouse, ramenĂ©e de France, ne pouvait rivaliser d’endurance avec les Ă©pouses qu’il aurait pu trouver en Afrique ! Elle devait tenir, coĂ»te que coĂ»te, le temps qu’il faudrait, pour montrer sa force physique, toute la đ si c’est nĂ©cessaire. Mais, entre la volontĂ© et l’acte, il y a la dĂ©faillance, plus forte que tout… Au moment mĂȘme oĂč elle sentit ses jambes se dĂ©rober, elle fut saisie Ă la taille par une poigne d’acier, cependant qu’une voix lui soufflait Ă l’oreille…. » Guy des Cars (Sang d’Afrique)
Beau tableau đŒ
JâaimeAimĂ© par 1 personne