»-. Le printemps continua à être sauvage. Tous les champs de narcisses étaient fleuris. Les éclairs illuminaient toujours les 🌃. Le vent ne s’arrêtait pas. Il prenait au contraire de la violence. Il sentait la pierre et la pluie. Il venait des hautes 🗻, où la neige commençait à fondre. Il avait parfois l’odeur crue du granit. Durant le jour, l’épaisseur des ☁️ donnait de l’ombre à la terre. À certains matins, un moment de calme laissait du repos aux 🌲 et aux herbes. Un 🐦 chantait. Les troncs des bouleaux qui venaient de se balancer sans arrêt se redressaient en soupirant. On entendait dans les les prés le glissement de la rosée, et les pigeons sortirent des pigeonniers. Ils firent un tour en l’air puis ils rentrèrent de nouveau dans l’abri.

Jourdan avait planté du mais, il était en train de pousser. Autour de la Jourdane poussait tout ce qui était nécessaire à la vie. Le vent de printemps qui rasait la terre tourmentait le champ de blé vert, juste ce qu’il fallait pour que la tige soit forte et puisse supporter l’épi chargé. Il y avait là assez de 🌽 pendant plus d’un an. En plantant ses narcisses, Jourdan avait trouvé une source, toute petite, pas plus grosse qu’un tuyau de pipe. Il avait pensé à l’économiser dans un bassin de terre colmaté d’argile, elle y dormait. Elle lui avait permis deux ou trois choses nouvelles, d’abord un potager, un endroit qui, sur la terre, était marqué de vert profond, presque bleu, avec des gros choux, des raves, des carrés d’épinards, des oseilles, des oignons, des ails, des 🍅. ensuite, la grande nouveauté, un large carré de lin. La raison que’en disait Jourdan. -. Moi, j’aime le bleu de ces 🌺!- » Jean Giono (Que ma joie demeure)
Beau tableau 🖼 pour illustrer ce texte
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