»-. Patrimoine, insigne de richesse, auxiliaire quotidien des Touaregs, le đ«, alias camelus dromedarius, est depuis deux millĂ©naires l’incontournable de la vie du dĂ©sert. đ« et Touaregs, Touaregs et đ«, une amitiĂ© indĂ©fectible Ă la Oreste et Patrocle, un couple indissociable dont la nature des relations est quasi symbiotique. D’un cĂŽtĂ©, le Touareg prend soin de la bĂȘte, la conduit aux pĂąturages les plus gras, de l’autre l’animal transporte, donne son lait, rend tout simplement possible la vie au dĂ©sert. Sans lui, pas de traversĂ©es de regs ou d’ergs, pas de relations entre oasis, dĂšs lors condamnĂ©es Ă une improbable autarcie. Peu aprĂšs son introduction en Afrique du Nord, sans doute par les lĂ©gions syriennes envoyĂ©es par Rome, le đ« part Ă la conquĂȘte d’un Sahara en voie de dĂ©sertification.

Peintures et gravures rupestres confirment son avancĂ©e, et l’Ă©viction progressive du char et du đ. Il se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre la piĂšce maĂźtresse dans le rapport de forces entre nomades camĂ©lisĂ©s et sĂ©dentaires cavaliers, et donnera l’ascendant aux premiers en leur offrant le contrĂŽle de territoires inaccessibles aux seconds. On parle ainsi de gens du poil, ceux qui vivent sous la âș tissĂ©e en poils de đ«, par opposition aux gens du mur, les habitants des oasis. Je sens quelques grincheux s’agiter sur leurs chaises. -. Comment, des đ« en Afrique, de qui se moque-t-on ? Ils n’ont qu’une bosse, et il s’agit donc de dromadaires-. Si, effectivement, le terme exact reste dromadaire, il ne faut pas non plus faire trop le malin, car la bestiole est de genre Camelus, et de fait… un đ« ! L’appeler par ce nom, comme le font tous ceux qui ont affaire Ă lui en Afrique du Nord, n’est donc pas une erreur en soi. Tout au plus une imprĂ©cision. Grand seigneur, l’animal ne s’en offusqur nullement, et balaie l’argutie d’un battement de ses longs cils. » Christophe Raylat (L’esprit de voyage)
Belle histoire et beau portrait de chameau đ«
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