L’🏝️ des Bienheureux

 »-. On doit à Hérodote la fameuse formule selon laquelle l’Égypte est un don du Nil. Cependant, celui que Cicéron décrivait comme le père de l’histoire ne se contenta pas de remonter le cours du fleuve. Lors de son voyage, effectué au cours du cinquième siècle avant Jésus-Christ, il parcourut également la route des oasis qui jalonnent le désert. Il baptisa ainsi Kharga, l’🏝️ des Bienheureux, tant il fut impressionné par la richesse des cultures et la fraîcheur des palmeraies. Situées à environ deux cent kilomètres à l’ouest du Nil, les oasis de Kharga, Dhakka et Farafra bénéficient de la présence d’un ensemble de nappes phréatiques, qui s’étendent du nord du Soudan jusque sous le désert. Blanc. Pendant l’antiquité, ces reserves d’eau irriguaient les oasis au travers des puits artésiens relayés par des canalisations souterraines.

L’eau était abondante dans ces zones d’effondrement, que le Egyptiens nommaient wahat, ce qui signifie chaudron. Et dont les cultures étaient alors bien plus vastes qu’aujourd’hui. Le vin de dattes constituait l’une des spécialités des oasis, les échanges commerciaux étaient donc nombreux, d’autant plus que les grandes caravanes du Sud et de l’ouest transitaient toutes par Kharga ou Dhakka. En particulier la fameuse Dar-el-arbaïm, la piste des quarante jours, qui partait de la région du Darfour au Soudan et rejoignait les rives de la Méditerranée et l’Arabie. Il ne reste aujourd’hui que de rares vestiges de ce passé… » Christophe Raylat (L’esprit voyage)