Les galopades d’Aurore

 ». On les appela, de là-bas. Ils n’avaient pas entendu galoper la calèche dans les champs mous. La jeune fille avait tiré les guides, le 🐎, arrêté dur, frappait du pied dans l’herbe. -. Regardez ma fille, regardez comment elle est !-. Aurore tenait le 🐎 à pleines rênes. Elle s’était arc-boutée du pied à la planche de devant. Elle s’était tendue en arrière. On la voyait raidie, et longue. Elle avait une 👗 de mousseline, rose à l’endroit de son corps, blanche et flottante autour. Les cheveux nus, lisses malgré tout parce qu’ils étaient retenus d’un 🎀 qui bandait le front, le front dur, l’oeil dur mais la 💋tendre comme la 🍒, et, près de son petit menton doux comme un genou d’agneau, ses cheveux couleur de châtaigne claire coulaient de ses épaules. Le 🐎 s’apaisa. Il y avait des ruisseaux noirs de sueur qui fumaient le long de l’encolure et autour de la croupe.

Projet Le shop de Mawé, galopades

-. D’où viens-tu, ma fille ?-. De la forêt, j’ai dételé, je vois que tu regardes les roues-. Tu as monté le 🐎 ?-. Oui-. Ma fille, sans selle ! Comme les garçons !- . Oui-. Avec tout ton linge frais, que tu as changé tout à l’heure ?-. Je l’ai enlevé, maman -. Elle regarda l’échine du 🐎, que sa fille avait serrée à cuisses nues. –Tu n’es plus une petite fille, non, Aurore, tu ne l’es plus -. La petite avait fait virer la calèche court sur les deux roues de devant. Elle conduisait avec moins de colère. L’herbe faisait un bruit souple et sans forme. » Jean Giono (Que ma joie demeure)

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