»-. La đ de la Saint-Jean Ă©tait belle, aurĂ©olĂ©e de magnifiques đ filantes. Ils avaient rĂ©ussi Ă Ă©chapper Ă Cyprienne, qui avait soupirĂ©, de guerre lasse. -. N’allez pas trop loin, et rentrez avant une heure du matin -. Ils s’Ă©taient dirigĂ©s vers la plaine, le long des chemins oĂč la đ coulait en ruisseaux de lait. Ils avaient marchĂ© lentement, au milieu des parfums lourds qui se levaient en nappes sous leurs pieds, accompagnĂ©s par le chant des grillons, celui-lĂ mĂȘme qui, chaque soir, aidait SĂ©bastien Ă s’endormir. Auguste avait fait provision de sauge, de mĂ©lisse, de mauve et de grande berce. Comme Ă son habitude, il avait expliquĂ© Ă SĂ©bastien Ă quoi elles lui servaient, puis ils s’Ă©taient assis en bordure d’un prĂ© pour se reposer avant de revenir vers le village.

Des chauves-souris griffaient l’ombre au-dessus d’eux. La đ crĂ©pitait d’Ă©toiles, bercĂ©es par le chant des grillons qui devenait de plus en plus intense. SĂ©bastien ferma les yeux, se demanda s’il avait dĂ©jĂ connu une telle paix. Ă Paris, il ne pouvait pas laisser la fenĂȘtre ouverte Ă cause du bruit, ici il avait appris Ă goĂ»ter les đ de juin. Il apprĂ©ciait cette sensation d’ĂȘtre enveloppĂ© dans une soie tiĂšde, de ressentir par tous les pores de la peau les parfums, les murmures. -. Dis, Auguste, est-ce que tu crois que les đ sont habitĂ©es ?-. C’est bien possible-. Est-ce que tu crois que nous irons un jour ?- . Peut-ĂȘtre bien. Pas moi, en tout cas. Mais toi, tu pourras sans doute monter dans une fusĂ©e… -. Et toi, tu n’en n’as pas envie ?-. Oh je suis bien ici !-. Ils se turent. Le panier d’Auguste, au milieu d’eux, embaumait. » Christian Signol (Une annĂ©e de neige)
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Belle histoire. Amusant graf !
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