»-. Dans ses souvenirs, l’homme de luxe a toujours sept demeures. C’est le nombre parfait. Soit, un palais arabe, il y retrouve Ă la fois le souvenir d’une vieille civilisation et les moyens venus de l’exploitation des champs de pĂ©trole. Au Maroc et en Egypte, il y a des choses intĂ©ressantes. Puis un palais de maharajah, autour des demeures trĂšs peu meublĂ©es, on sent la vĂ©gĂ©tation grimper, on la sent prĂȘte Ă envahir, on aperçoit dĂ©jĂ quelques dalles soulevĂ©es par les racines. On admire par-dessus tout, au delĂ de tous les signes de dĂ©cadence, d’Ă©croulement, la qualitĂ© immobile des palais indiens.


Une villa italienne, elle peut ĂȘtre sicilienne ou toscane, peu importe. L’essentiel est qu’elle ne soit pas trop belle, que l’attention ne soit pas trop captĂ©e par les qualitĂ©s purement architecturales. Les villas italiennes, sous cette condition lĂ , donnent souvent une impression de paroxysme d’art, de perfection. C’est dire qu’elles annoncent aussi une dĂ©cadence proche, le luxe tient à ça. Un palais vĂ©nitien, Venise, c’est une ville luxueuse, qui a eu de la chance, c’est-Ă -dire qu’elle aurait trĂšs bien pu finir, comme une sĂ©rie d’autres villes voisines protĂ©gĂ©es par leur lagune, inconnue, pauvre, sale, triste et malodorante.


Un đ° français, plusieurs sont trĂšs agrĂ©ables, notamment dans le sud-ouest, en Provence, dans le Val de Loire ou encore en đïž de France. De ces demeures, on doit retirer une impression d’Ă©quilibre, d’intĂ©gration au site et d’art de vivre, il faut Ă©viter les rĂ©sidences royales et imperiales. Un đ° britannique, qu’il soit situĂ© en Angleterre, en Ecosse, en Irlande. Un palais urbain, la đĄ de Jacques Coeur Ă Bourges, par exemple, on peut aussi aller Ă Milan, Ă Bordeaux, Ă SĂ©ville. Toutes ces demeures donnent Ă penser Ă l’homme de luxe que l’harmonie est possible, qu’elle est mĂȘme indispensable. » Robert Colonna d’Istria (L’art du Luxe)



Un luxe de maisons đ. Belle sĂ©rie de tableaux pour l’illustrer
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