»-. Maurice aperçut une jeune femme vêtue d’une ample tunique bleue sur un pantalon noir informe et des sandales plates. -. Huong !-. Sa belle inconnue se trouvait à moins de cinq mètres de lui. Elle discutait avec une vieille marchande de 🐟, tout en soupesant deux 🦀. Il dut se rapprocher et tendre l’oreille, il estima qu’elle avait une voix de soprano. Douce. Quelque chose d’aimable dans l’intonation. D’ailleurs, la marchande de 🐟 paraissait sous le charme, au point qu’elle-même s’exprimait sans lever le ton. En définitive, la vieille dame enveloppa les 🦀 et, après avoir payé son achat, Huong s’éloigna d’un pas léger dans une allée latérale. Elle acheta encore des épinards d’eau, des épices, et un durian, qu’elle soupsa soigneusement.

Huong reprit sa route. Il crut voir se dessiner un petit sourire sur ses 💋, mais il se pouvait fort bien que celui-ci fût destiné à quelque commerçant. Le ❤️ du Français s’était emballé. Son inconnue était encore plus fascinante que sur la photo. Elle était belle, certes, mais guère plus que bien des jeunes Vietnamiennes qu’il croisait régulièrement dans les rues de Saïgon. Incapable de bouger, il la regardait s’éloigner en direction de la bâtisse à la façade lépreuse où elle vivait. Elle marchait avec une telle légèreté qu’elle paraissait flotter au-dessus de la terre battue de cette rue populeuse. Ses longs cheveux de jais dansaient sur ses épaules et, en dépit de la simplicité de sa mise, elle avait des airs de princesse. Maurice savait maintenant qu’il n’avait pas quitté Paris pour une chimère. » Paul Couturiau (L’inconnue de Saïgon)
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Belle histoire et joli portrait
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