Sur la route d’Adrar

 »-. J’ai pris le ⛵ à Marseille. J’étais descendu en stop jusque là, depuis le centre de la France. Un sac à dos, presque rien, deux livres pour la route. Je me souviens de la traversée, puisqu’il faisait froid et qu’il était difficile de se tenir sur le pont. Et moi, j’allais vers le désert, et chacun me disait. -. Alger, c’est mieux -. Jamais je ne me suis inquiété, je me suis même accordé le luxe d’aller ramasser les 🌹des sables. J’ai dormi à Gardaïa dans la famille d’un camionneur, je crois bien que la distance à parcourir pour rejoindre Adrar était de 1400 kilomètres… Dans le jardin de Pierre et Annie, ce n’est que du sable. Quand ils l’arrosent, du sol sortent des 🥕, têtues, indestructibles, des pousses de🌴, ce sont des noyaux de dattes jetés négligemment. Pierre et Annie vivent à Adrar, une 🏠 basse au ❤️ de la capitale du Grand sud algérien. Je sais que la place de cette cité du Sud a la réputation d’être plus vaste que la Place Rouge de Moscou…

Je vais acheter des boîtes de conserve de confiture de figue, des bouquets d’ 🧅 blancs. Tout est poussiéreux, je crois que les 🏠 sont en terre rouge. Annie m’a conduit chez une de ses voisines. Je pourrai entrer avec elle dans la pièce où sont les femmes, parce que, un Blanc, est-ce vraiment un homme ? Alors, je suis entré avec Annie, un peu inquiet, on me parle peu, on me dévisage. Et puis, je dis cette chose qui me paraît être une bonne entrée en matière. -. C’est incroyable qu’il ait plu hier, ça ne doit pas arriver souvent !-. Quelques gouttes étaient tombées en plein après-midi. Les femmes me regardent, personne ne semble comprendre ce que je viens de dire. Annie me montre les fenêtres aux persiennes fermées. Comment pourraient-elles voir la pluie ? Alors, je me tais, je mange les 🧇de 🍯, je bois le thé. » Jean-Michel Asselin ( L’esprit voyage)