»-. La jeep, cahotée, avançait lentement. La chaleur était étouffante, la végétation avait une teinte uniformément jaunâtre, comme si toute la poussière d’Afrique s’était accumulée dans cette région. Effet d’optique, qui était encore accentué par la couleur gris sale du ciel, monotone lui aussi, pesant, lourd… Un ciel dans lequel, à perte de vue, on ne pouvait découvrir aucune percée vers un firmament bleu, et qui renvoyait vers le sol desséché une réverbération faisant mal aux yeux. Celle d’un ☀️ qui reste caché derrière les ☁️.

-. Cette lumière est terrible -. Il faudra cependant vous y habituer. Vous n’en trouverez plus d’autre dans le centre de l’Afrique… Oui, je comprends très bien ce que vous ressentez. Depuis votre arrivée à Bangui, vous n’avez jamais vu de ciel bleu et vous auriez été enchantée de le retrouver le jour de votre mariage… À moi aussi, les premiers temps où j’étais ici, il m’est arrivé bien souvent le besoin de revoir le bleu du ciel, cette merveilleuse couleur de la côte méditerranéenne ou celle, plus délicate, de l’Île-de-France. Les années ont passé et il a bien fallu que je me résigne à oublier ce qu’était un bleu azur ou un bleu pastel pour me contenter de nos gris ! Mais je suis sûr que votre mari aime ce ciel d’Afrique, qui est le sien-. Je crois que notre brousse perdrait beaucoup de sa poésie, si elle nous apparaissait sous une autre lumière. Celle-ci convient à notre flore et à notre faune -. » Guy des Cars (Sang d’Afrique)
Un tableau 🖼 original
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