»-. Il avait besoin de croire à la joie. Joséphine avait détruit l’ordre, et la paix. Elle apparaissait souvent, il semblait que, pour elle, le plateau n’avait pas d’étendue, et que la vie c’était venir. À un trouble de l’air, Bobby se disait, elle est là. Il allait derrière le hangar, elle était là. Ils allaient à la forêt. Pour ne pas être vue, elle se glissait derrière le talus des narcisses. Elle disait. -. Tu es ma vie, je ne peux pas vivre dans toi-. Si je mourrai ?-. Je mourrai -. Si je n’étais pas venu ? J’aurais pu ne pas venir. Il y avait sept chances sur dix, qu’aurais-tu fait ? Joséphine, je voudrais avoir le temps, comme avant. Le temps, pas plus, je veux dire que maintenant il y a toi-. Tu n’as plus envie de moi, tu ne m’aimes plus-. Si, je t’aime, mais ce qu’il faut savoir, Joséphine, c’est que, autour de nous, il y a malgré tout le monde entier -.

Il disait cela tout doucement et il la regardait de ses yeux clairs. Il lui disait sincèrement tout ce qu’il pensait. Il était malheureux de la voir comme dépouillée de tout. Il ne pouvait pas comprendre qu’elle était peut-être plus riche que toute la terre. Il ne savait pas que la gravité de ce visage était beaucoup plus joyeuse que le rire. .-. Je voudrais que tu profites de tout-. Tu es tout, et toi seul me fait envie -. » Jean Giono (Que ma joie demeure)
L’amour toute une histoire joli ce bisou de poissons
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