-. . Nous avons traversé le ciel, qui maintenant se traîne au ras de la plaine. Les bêtes et les vêtements sont trempés. À une petite auberge, une cahute de pierres entassées, nous avons échangé nos poneys contre des yacks. Le col que nous devons passer se perche à plus de six mille mètres, c’est la route de la Chine, là où passaient les caravanes qui transportaient la soie, le jade et aussi la laine vers le Cachemire. Caravanes de poneys dont on ouvrait les naseaux d’un coup de 🔪pour que l’air, devenu rare, emplisse les poumons des bêtes haletantes. Nous avons enfourché les yacks, animaux au ❤️lent, sortes d’aurochs avachis. Il semble qu’il nous faille chevaucher des formes de plus en plus frustes. Assis sur ma monture broussailleuse, je vois un ciel renversé. Les pics de l’Himalaya y pendent comme de monstrueuses stalactites. Ce chevauchement, la tête en bas, me donne le vertige.

Et ma chérie, qui m’a égaré jusqu’ici à de telles hauteurs ? Elle s’est évaporée dans l’air raréfié, et son corps s’est perdu en légendes dans les brumes de ma mémoire. Non, je vous assure, à cette altitude, il n’y a rien… -. Comme je t’aimais-… Je répète la phrase, inquiet du silence de mon ❤️. -. Comme je t’aimais…- » Hughes de Montalembert (À perte de vue)
Beau tableau 🖼 pour illustrer ce récit
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