Christine dévoile l’intimité de ses dessous…

Pas de panique, je n’ai certes pas l’intention de dévoiler mes frous-frous (même pas dans le journal Playboy à l’instar de notre sous-ministre Marlène Schiappa, c’est dire)… mais plutôt mes trucs et astuces picturaux, c’est déjà plus sérieux. Par une phrase banale qui peut sembler quelque peu intrusive, cette élève pose la vraie question. –Qu’y a-t-il sous ta peinture ?- . Bref, l’image, c’est bien, on montre. Mais, en amont, c’est comment, et surtout c’est pourquoi ? La question est simple, la réponse est double, car les dessous de mes 🖼️ comportent toujours deux faces, l’une matérielle, l’autre intellectuelle, indissociables l’une de l’autre… Bref, c’est comme les sous-vêtements de charme.

Vous l’avez compris, en peinture, rien n’est simple, même si le but est de n’en surtout rien laisser paraître aux yeux du spectateur. Le simple fait de poser toile blanche sur chevalet est déjà une action réfléchie, car… que peindre, et pourquoi jouer les artistes ? Il y a, sous chacune de mes toiles, un travail de réflexion plus important que son interprétation 🖌️en ✋, et souvent bien plus long. L’idée de tel ou tel thème, déclenchée factuellement ou par une lecture, germe lentement, s’insinue, elle ne verra peut-être jamais le jour, ou sera repoussée à plus tard. Le dessous spirituel de la toile se précise, il s’impose, il se dessine, il se compose, il est temps de passer à la seconde phase, l’interprétation. Là encore, il y a un dessous, qui s’exécute coquettement via un fond. -. Dis Christine, tes tableaux, pour ne pas dire tes barbouillages, sont le plus souvent très chargés en décor, notamment par le biais du pointillisme. Le fond est-il si important ?-. -. Il est la base de ma toile-. Noir de jais, coloré ou neutre, uni ou vibrant de mille points et taches, il détermine l’emploi du 🖌️ou du🔪, la gamme chromatique et presque le tracé lui-même. Un bon 🖼️ débute par un bon fond, si le processus est raté, il est difficile de se rattraper… Ensuite, tout va très vite, on est inspiré… ou on ne l’est pas.

Mon conseil. –Mon élève est quelque peu déstabilisée, elle n’avait saisi l’importance des dessous, qui sont à l’art de PEINDRE ce que sa lingerie est à la femme élégante. Il est vrai que, se contentant de copier des modèles au sein de notre atelier associatif, ce qui n’est déjà pas si mal, elle n’avait pas vraiment appréhendé l’approche artistique de la création, et la difficulté qui en fait tout son intérêt. – La boîte de Pandore est ouverte, la question est posée, mon élève se laissera-t-elle tenter ? Pour passer le cap, pour s’installer doucement dans un processus de créativité, je recommande l’usage du fond en dégradés, il suffira pour la mise en peinture de reprendre grosso-modo les couleurs dudit dégradé.