»-. Le vent parlait. C’était un vent laiteux comme le reste. Il était plein de formes, plein d’images, de lueurs, de lumières, de flammes qui n’éclairaient pas un centimètre de la terre, mais qui illuminaient tout le dedans du corps. Il charriait des mots, comme les pierres dans les torrents. On les entendait sonner. -. Il disait montagne, glace, résine de sapin, vallée de l’Ouvèze, avec l’eau, mes roseaux, les bauges d’🐦 prêts à l’amour. Les amandiers du fond du plateau sont fleuris, les argilières de Chayes se sont mises en mouvement et l’argile coule lentement vers la vallée. Il y aura de nouveaux 🦊, il y avait huit 🦊, il vont doubler au moins, car la renarde appelle, appelle, appelle depuis trois 🌃. Mais surtout cette 🌃-ci, écoute !

Attends, je vais voir là-haut, le haut du ciel est comme une voûte de cave, tu entends ? Je me frappe de la tête là-haut, et je m’y tourne. Et je m’y roule, et me voilà, sous une grande voûte large, avec de vastes pays d’échos et de remous, et d’🌲 et de bêtes vivantes, qui écoutent en marchant, et qui m’écoutent en marchant, et ça les porte, et ça les berce, et ils ne pensent plus à des pas qui s’ajoutent à des pas. » Jean Giono (Que ma joie demeure)
Beau texte et mignon renard 🦊
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