La mort d’un champion

 »-. Il y avait en lui un petit garçon qui criait -. Maman ! Maman ! Maman !-. Ailleurs, il était aussi ce vieillard qui fixait les flots et attendait qu’on le découvrit. Une nouvelle explosion retentit, celle-ci était plus proche, ils devaient détruire toute la ville. À moins que ce ne fût le 🐲 qui agitait sa queue… -. Ils arrivent, ils arrivent !-. Ils arrivaient bel et bien, il les vit qui quittaient la ruelle tels des rats. Des rats aux yeux brillants, aux griffes brillantes. Son esprit s’éclaircit soudain, il se rendit compte qu’il allait mourir. Il lui restait peut-être une minute à vivre. Une minute sur quatre-vingts ans, il ne pouvait plus se leurrer. Il ne delirait pas. Le jugement dernier… Tout cela était absurde, il n’y avait ni rats ni 🐲, il n’y avait que des hommes, des petits hommes chétifs qui tuaient parce qu’ils avaient peur.

Projet Picassez-vous la tête

Il voulait mourir de façon plus noble. N’y avait-il pas quelque chose à quoi il pût se raccrocher, un souvenir quelconque ? Une minute est si brève, et quatre-vingt années si longues ! Il sonda rapidement le passé. Le passé d’avant la mort de sa femme,- le temps où toi et moi étions jeunes, Maggie-, avant, toujours avant, à la recherche de ce souvenir, c’est cela… Le lycée, le trait marquant, le moment de triomphe, le match contre Lincoln. Il n’avait pas honte de mesurer un mètre quatre-vingt-dix à ce moment -là, il était fier, fier lorsqu’il leva les bras et s’abattit dans les flots lorsque les balles le frappèrent. Et ce fut la fin de Jesse Pringle, champion de basketball amateur de l’année 1979… » Robert Bloch  (Matriarchie)

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