La jeune femme assise là, de dos

 »-. L’autre femme me tournait le dos, je ne voyais que sa taille svelte et jeune, moulée dans une 👗 gris pâle, et son opulente chevelure brune. Ils parlaient tous les trois à voix basse. Bientôt, elle tourna la tête. Et j’aperçus son profil dont la beauté me frappa. Un nez droit et fin. Un ovale très pur. La coiffure de la reine Alexandra. À la fin du dîner, la vieille dame sortit, sans regarder à droite ni à gauche, et la jeune la suivit. Alors, je vis avec stupeur qu’en réalité cette jeune femme était vieille. Sa 👗, assez simple, trop longue pour l’époque, marquait la taille de façon un peu surannée, mais c’était une 👗 de jeune fille.

Grande comme une héroïne de Tennyson, fine, élancée, elle marchait avec grâce. Son nez rappelait celui des déesses grecques. Le dessin de la bouche était fermé, les 👁️‍🗨️ grands et bleus. Sa peau se tendait un peu trop sur ses os, des rides marquaient son front et le tour de ses 👁️‍🗨️. Mais quel teint elle avait dû avoir ! Elle ressemblait aux modèles favoris d’Alma Tadema, ces Romaines aux traits réguliers et charmants qui, malgré leurs tuniques, restent toujours si Anglaises. Depuis vingt-cinq ans, ce type de perfection froide était passé de mode. À présent, il est aussi oublié que l’épigramme. Comme l’archéologue qui déterre une statue, je retrouvais par hasard un vestige d’une ère disparue. Car rien n’est si loin de nous que l’avant-hier. » Somerset Maugham (Amours singulières)

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