»-. Voici le lavoir, toujours aussi calme, toujours égal dans son humeur. Né de la source, exclusivement abreuvé d’eau claire, que lui importent les abat-d’eau qui vont ailleurs verser leur fange. Le gargouillis de son trop-plein n’a pas enflé sa voix. Cent mètres à peine à dévaler, et c’est le ruisseau soudainement grossi, et qui prétend barrer le chemin de son flot grondant. -. Tiens. Une femme. Et qui semble attendre… Mais c’est Delphine, bonsoir, voisine !- . J’avais reconnu votre pas, figurez-vous que le ruisseau est si gros que je n’ose pas m’aventurer seule sur la passerelle. Voyez, l’eau, par moments, vient baigner le madrier. Et rien pour se tenir. Pas la moindre rampe, rien…-. Et vous n’osez pas passer ?-

Dame, si je vous ai attendu, c’est pour que vous m’aidiez. Donnez-moi votre ✋ bien vite. Marchez devant, à reculons. Doucement, doucement, j’ai peur de glisser-. À petits pas d’aveugle, elle s’avance sur la passerelle, effrayée du grondement du torrent qui s’amplifie encore sous l’arcade. Il sent la ✋ menue étreindre la sienne, il en éprouve un délicieux sentiment de vertige. Et voilà, d’un bond souple, elle s’élance dans le chemin, de l’autre côté du flot menaçant. Alors, elle lui sourit et, en courant, s’éloigne avec un adieu de la ✋. -. Merci, merci bien, Voisin… » Germain Fallon (L’ouche aux brebis)
Belle histoire et joli tableau 🖼
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