»-. On se met prĂšs de la fenĂȘtre, je veux que tu voies ce qui nous entoure. Admets que tu es le seul homme sur terre. Autour de toi, il y a le ciel et les đ, les đ», ce dĂ©luge, ces centaines d’Ă©clairs… Le monde, et son mystĂšre, qui te dĂ©passe. Tu ne sais rien de ce que les hommes ont dĂ©couvert durant des milliers d’annĂ©es. Tu n’as pas entendu parler de Christ, de MoĂŻse ou de Mahomet. Que fais-tu ? Tu attends. Passe un jour, puis une đ, puis un autre jour, puis une autre đ. Tu attends, tu cherches Ă comprendre. Passe encore un jour, puis une đ. Puis cent đ, puis mille đ. TĂŽt ou tard, tu construiras un temple. Peu importe comment. Quelques pierres. Quand tu l’auras construit, tu te prosterneras. Tu ne sais pas devant qui. Mais ce sera devant plus fort que toi.

-. Le Christ, sur la Croix, appelait le PĂšre Ă la rescousse. Il ne comprenait pas que le PĂšre l’ait abandonnĂ©. VoilĂ ce que j’avais Ă te dire. Il Ă©tait humain, autant qu’on peut l’ĂȘtre. J’espĂšre que tu deviendras prĂȘtre -. Le pĂšre Laurent avait-il fait preuve de discernement en lui parlant comme il l’avait fait ? Il avait montrĂ© qu’il Ă©tait homme de charitĂ©, qui savait Ă©couter sans juger. Mais pas un homme de discernement. Il aurait dĂ» lui dire. -. Sois un bon chrĂ©tien hors de l’Ă©glise. Offre ta fraternitĂ©. Sois un homme aimant, doux et tendre. Mais ne deviens pas prĂȘtre d’une paroisse, ce n’est pas ton chemin-. VoilĂ ce qu’il aurait dĂ» lui dire, le PĂšre Laurent. Il l’aurait guidĂ© vers une vie Ă sa mesure, celle d’un pĂ©cheur parmi les pĂ©cheurs. » Metin Arditi (Carnaval noir)
Belle histoire et beau tableau đŒ
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