Le mal cruel

 »-. Pendant deux ou trois jours, Sylvie avait gardé le lit. Puis, la fièvre étant tombée, elle put se lever. Mais demeura très faible par la suite. Elle avait espéré que le chaud ☀️ et l’air vif des beaux jours lui couleraient un sang plus riche dans les veines. Pourtant, elle ne fit que décliner, malgré les longues heures de repos passées, étendue, sur le gazon de la courette. Le moindre effort lui cause, maintenant, un essoufflement pénible, mais c’est cette toux quinteuse surtout qui l’a tue. Cette toux rauque qui la plie en deux, et la fait se comprimer des deux ✋ la poitrine, comme si elle espérait limiter ainsi l’atroce déchirure de ses poumons. Et puis, il y a cette maudite fièvre, cette fièvre tenace qui auréole ses yeux d’un cercle bistre et la maintient toute la 🌃 dans une sorte de somnolence. Sans qu’elle puisse oublier, ne fût-ce qu’une minute, le mal qui la ronge.

Projet La minute 🦋, les ambulances 🦋

Alors, elle se désole, et ses pensées vont à son enfant, à ce pauvre petit être insouciant dont elle entend la respiration calme monter du berceau. À son mari qui dort à son côté, écrasé de fatigue. Comment fera-t-il, avec sa mère infirme et cet enfant, lorsqu’elle ne sera plus là ? Le médecin ! Des soins ! Une meilleure nourriture ! À quoi bon, c’est trop tard, elle partirait à l’automne, avec les 🌿, rien ne pourrait plus la sauver. Et des larmes de désespoir atroce roulent sur ses joues maigres, jusque sur l’oreiller. Parfois, cependant, elle se reprend farouchement à espérer. Mais c’est pour retomber plus bas ensuite, quand elle se rend compte que le mal cruel est toujours là, dans sa poitrine. » Germain Fallon ( L’Ouche aux brebis)

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