»-. C’était l’époque où la fraîcheur de la 🌃 demeure toute la matinée. Et dès la collation, aussi chaud qu’ait été le ☀️, un peu de brume annonce de loin le crépuscule. Les premières palombes passaient, et Bernard ne rentrait guère que le soir. Je ne désirais rien, alors j’allais, une heure, sur la route, parce qu’une femme enceinte doit marcher un peu. J’évitais les bois où, à cause des palombières, il faut s’arrêter à chaque instant, siffler. Attendre que le chasseur, d’un cri, vous autorise à repartir. Mais, parfois, un long sifflement répond au votre, un vol s’est abattu dans les chênes, il faut se tapir pour ne pas l’éffaroucher… Puis je rentrais, je somnolais devant le 🔥 du salon, ou de la cuisine, servie, en tout, par tante Clara. Pas plus qu’un dieu ne regarde sa servante, je ne prêtais d’attention à cette vieille fille, toujours nasillant des histoires de cuisine et de métairie.

Elle parlait, elle parlait afin de n’avoir pas à essayer d’entendre. Presque toujours des anecdotes sinistres touchant des métayers qu’elle soignait, qu’elle veillait avec un dévouement lucide. Avec une sorte d’allégresse, tante Clara citait dans un patois innocent leurs mots les plus atroces. Au vrai, elle n’aimait que moi, qui ne la voyais même pas se mettre à genoux, délacer mes 🩰, enlever mes bas, réchauffer mes pieds dans ses vieilles ✋… Rappelle-toi, cette palombière ne pouvait plus servir, car la forêt, alentour, cachait l’horizon. Les cimes écartées ne ménageaient plus ces larges avenues de ciel où le guetteur voit surgir les vols. Rappelle-toi, ce ☀️ d’octobre brûlait encore, je peinais sur ce chemin de sable, les mouches me harcelaient. Que mon ventre était lourd ! J’aspirais à m’asseoir sur le banc pourri de la palombière… » François Mauriac (Thérèse Desqueyroux)
Joli tableau 🖼
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