Tchin !

 »-. Il suffit de relire Sophocle et Aristote pour s’apercevoir que le vinaigre était, à l’époque, le breuvage le plus consommé. Mélangé à l’eau, il servait de boisson rafraîchissante. Mais déjà, plus qu’on simple condiment, il permettait de conserver les aliments et de soigner maladies et blessures. Aristote, 400 ans avant Jésus-Christ, le père de la médecine moderne et écrivain grec, utilisait le vinaigre comme antiseptique et antibactérien et conseillait à ses patients d’en boire pour apaiser leurs maux. Appelé Posca chez les Romains, il servait de boisson aux armées de César, qui le mélangeaient à l’eau pas toujours potable au hasard de leurs déplacements. La couper ainsi de vinaigre était alors pour eux une garantie d’asepsie.

Les Romains fabriquaient le vinaigre en grandes quantités et n’hésitaient pas à expérimenter de nouvelles recettes. Condiment indispensable de la cuisine, il permettait de découvrir de nouvelles saveurs aigres-douces qui faisaient les délices des palais les plus fins. Le goût raffiné des habitants de Rome les ont conduit à fabriquer du vinaigre de fruits ou de plantes, et à le mélanger à de subtiles épices, rares à l’époque, comme le poivre ou le gingembre. On rapporte que Cléopâtre invita un soir son amant Marc-Antoine à un dîner des plus grandioses. Les mets les plus subtils se succédaient, lorsque la belle Egyptienne détacha une perle de son collier et la versa dans une coupe remplie de vinaigre. La perle fondit au contact de la boisson, que Cléopâtre but d’un trait… » Josette Caodou (Un concentré de bienfaits)