Bons baisers du Mustang

 »-. Les habitants du Mustang sont quelques milliers, répartis sur une quinzaine de villages. Ils sont essentiellement éleveurs, agriculteurs et commerçants. Chaque hiver, les deux tiers de la population quitte le Haut Mustang, la pauvreté des terres ne permet pas de nourrir toute la population. Les personnes les plus âgées sont généralement contraintes de rester. Dans chaque village, à tour de rôle, un voisin reste tout l’hiver pour garder les troupeaux. Au printemps, tout le monde remonte et prépare les récoltes d’orge, de moutarde et de sarrazin. Les moissons commencent en juillet pour se terminer début septembre dans les zones d’altitude. Il faut noter que le Mustang présente de nombreux cas de polyandrie, les femmes épousaient simultanément les frères d’une même famille, cela permettait de ne pas diviser les terres et d’assurer une présence masculine permanente à la 🏡. Cette pratique est devenue de plus en plus rare, et peu de femmes acceptent d’en parler..

Les Lowas ont conservé une grande tradition commerçante, issue de l’époque où le Mustang était une région d’intenses échanges entre le Tibet et l’Inde. Depuis l’occupation chinoise au Tibet, la frontière a été fermée. Au Mustang, on constate rapidement que les adolescents et les jeunes sont rares, beaucoup restent étudier à Pokkara ou à Katmandou, et ne remontent pas l’été avec leurs parents. La plupart font choix de ne pas revenir pour vivre dans les hautes vallées, une fois leur cursus achevé. Ils préfèrent la vie citadine aux rudesses d’un désert d’altitude dont la population vieillit désormais rapidement. Heureusement, quelques jeunes s’investissent dans le développement de leur petit royaume, plutôt que de céder aux sirènes du monde occidental. » Robert Dompnier( L’esprit Voyages)