Baby-boom-boum

 »-. Pourquoi le Conseil n’a-t-il pas trouvé une solution ?-. Vous pensez qu’on n’a rien tenté, qu’on ne tente rien en ce moment ? Nous sommes tout aussi conscients que vous de la situation… et combien ! Mais il n’existe aucune solution pratique. La population ne cesse d’augmenter, voilà tout. Pas de guerre pour la réduire, les maladies contagieuses sont réduites au minimum, l’espérance de vie moyenne est montée à plus de 90 ans. Naturellement, il en résulte un problème. -. Et le contrôle des naissances ? Et pourquoi n’appuie-t-on pas un mouvement d’émigration ?-. La loi ne peut nous permettre de limiter la procréation, vous le savez bien. C’est plus qu’une question religieuse ou politique… c’est social. Les gens veulent avoir des gosses. Ils peuvent se le permettre. De plus, la Loi sur Le Logement est conçue de telle façon qu’avoir des gosses est à peu près la seule chance pour obtenir un jour une habitation plus spacieuse -.

Ne pourrait-on pas essayer la psychologie inverse, disons accorder la priorité aux gens qui acceptent de se faire stériliser ?-. On a essayé, à une échelle expérimentale, sur la côte Ouest, il y a environ trois ans-. Je n’en ai jamais entendu parler-. Pour sûr, le projet a été tenu top secret et pour une excellente raison. La nouvelle aurait pu renverser les élus en place. Il y a eu des émeutes. Pensez-vous qu’un homme, sa femme et leurs trois enfants vivant dans trois pièces apprécient l’idée de contempler tranquillement un couple stérilisé disposant de quatre pièces et d’une pelouse ? Les choses avaient atteint un point dramatique, des gens ont prétendu que le pays était aux ✋ des homosexuels, les Églises étaient sur les dents… On en est revenu au problème principal, c’est qu’il n’y avait pas assez de place !- » Robert Bloch (Matriarchie)