»-. Il regardait le ☀️ estival, la pluie printanière, la brume automnale, le pur émerveillement de la neige fraîche. Il n’a pas jamais pu en perdre l’habitude. Chaque matin il regardait toujours à gauche, comme aujourd’hui. Mais il n’y avait plus de fenêtres. Seul demeurait un mur blanc, au-delà de ce mur, le smog, les cris et la foule. Des vitres… Plus personne n’achetait des vitres, plus personne à part les gens qui érigeaient les bâtiments comme celui-ci. Il y avait encore des fenêtres aux derniers étages. Garder les yeux ouverts lui faisait mal. Mais il avait envie de regarder par la fenêtre. À cette altitude, on dominait le smog. On apercevait le ☀️ tel un joyaux étincelant niché dans les cumulus cotonneux. Si on ouvrait la fenêtre, on sentait l’air frais sur le visage, on le respirait, et la migraine disparaissait.

Mais l’on ne pouvait oser regarder en bas. Oh non, ne jamais regarder en bas, car on apercevait alors les autres bâtiments. Les gratte-ciels inférieurs, noirs et couverts de suie, leurs silhouettes déchiquetées les faisant ressembler à des chicots pourrissants. Ils s’étendaient dans toutes les directions, aussi loin que portait l’oeil. Des rangées et des rangées de chicots qui grimaçaient le long des gencives routières remplies de smog. Du jabot de la ville montaient le hurlement, le vrombissement faible mais incessant de la circulation et des travaux. On ne pouvait s’en empêcher, mais on avalait ça aussi, avec l’air frais, et ça vous empoisonnait et faisait plus que vous donner mal à la tête. Cela faisait mal au ❤️, rendait l’âme malade, cela vous faisait fermer les yeux, les poumons et le cerveau pour y échapper. » Robert Bloch (Matriarchie)
Bravo
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Beau tableau 🖼
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