»’-. L’art du portrait a peut-être constitué la force la plus permanente de l’École française. Il n’a presque pas connu de défaillances depuis sept siècles. Tous les imagiers gothiques furent des observateurs admirables du visage humain. Par les sculpteurs de tombes, ils ont donné la ✋ aux peintres de la Renaissance, si pénétrants, si si sobres, si candidement malicieux, aigus et nets comme l’intelligence qui caractérise et dissèque, sans se soucier de l’état social, de la fonction, des goûts de ceux qu’elle examine. Et qui ne pensent pas encore à prendre une attitude devant elle. Au dix-huitième siècle, le portrait prend une densité et une masse qui constituent, avec l’esprit entier du temps, le bloc imposant de l’époque classique où la ressemblance et la saveur de l’objet sont plus frappantes encore.

Le dix-neuvième siècle, comme toutes les grandes époques, n’a vu dans le portrait qu’un des moyens multiples de la vie à exprimer. Et ses maîtres, Delacroix, Rude, Millet, Courbet, et surtout Corot et Carpeaux n’ont fait que suivre en cela, avec une aisance grandiose, la pratique des héros, Raphaël, Titien, le Tintoret, Greco, Rubens, Rembrandt, Velasquez, Goya. Il ne faudrait point en conclure que le dix-neuvième siècle soit plus pauvre en portraits qu’un autre. Il en a trop, et trop ressemblants… ce qui signifie qu’ils pourraient l’être davantage. Hors de France, c’est surtout, semble-t-il, dans l’art du portrait qu’Anglais et Américains ont déployé leur adresse superficielle, tons larges et crémeux en grandes coulées faussement robustes et franches, où Sargent est passé maître… et que Whistler réprouve. » Elie Faure (Histoire de l’art)
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Beau portrait pour illustrer cette histoire du portrait
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