La triste mort de Duvet d’Oison

 »-. C’est vous ☀️ Sacré, la princesse Osage ? Voici pour vous-. Que dit cette lettre -. Elle vient de Belgique. Elle est arrivée ici, au consulat, il y a des mois, m’a-t-on dit. Laissez-moi la lire… Ma pauvre amie, j’apprends là une bien triste nouvelle te concernant. Bien triste, en vérité. Ton ❤️ va saigner, je le crains…-. Que dit cette lettre ?-. C’est la dame riche de Belgique, Sylviane, celle qui a adopté ta petite. Elle écrit ceci, mon enfant, je prends la plume parce qu’un grand malheur est arrivé… Thérésa a rendu son âme à Dieu… La fillette, que je n’ai pas eu le temps d’aimer suffisamment, n’est plus de ce monde, elle n’aura pas vécu un an. Le Seigneur donne et le Seigneur reprend, nous sommes à lui et il nous traite comme il l’entend-.

L’interprète ne put en dire davantage. Lui prenant la lettre des ✋ avec brusquerie, ☀️ Sacré, les jambes cisaillées, tomba à genoux. Son cri strident se répercuta dans tout le couloir du consulat. Sa voix se féla. -. Ma petite ! Mon Duvet d’Oison ! pourquoi me l’avoir enlevée, Wah’ Kon- Tah, pourquoi ? De quoi est-elle morte ?-. Quelle importance, elle est morte, une méchante fièvre l’a emportée en quelques jours. La dame écrit qu’elle n’a pas souffert… -. Duvet d’Oison, notre fille, est morte. Pourquoi l’avoir donnée à cette dame ? Où est son petit corps ? Je ne veux pas la laisser ici, chez les 👁️‍🗨️ Pâles. Je veux la ramener près de ses ancêtres. Je veux entendre les chants de deuil. Elle doit dormir avec les os de ses pères. Où va aller son âme ? Que dira celle qui m’a donné le jour, Etoile du Matin ? C’est un malheur, un grand malheur… Chez nous, les vivants poursuivent leur chemin et laissent les morts derrière eux . Mais les vivants, eux, n’oublient pas -. ☀️ Sacré n’oublia pas. » Philippe Brassart (Le voyage chez les 👁️‍🗨️ Pâles)