Pauvres gosses !

 »-. Vingt sous par jour pour trois, quatre personnes et plus. Vingt sous par jour pour nourrir et habiller toute une famille, pour le père qui travaille au dehors, la mère qui raccomode au logis, pour des enfants affamés ou une aïeule infirmé, hélas, bien souvent. Alors, les parents se privent, les enfants pâtissent, les plus robustes résistent et les plus faibles meurent, faute de médicaments hors de prix, faute d’une visite de docteur, faute d’hygiène, faute d’💰, quoi ! Aussi, dès huit ans, les gosses quittent l’école au mois de mars pour aller garder les 🐑 dans la plaine d’Assais, et même bien au-delà. On les voit revenir en classe, ces fils de pauvres, par un matin brumeux d’automne, après avoir oublié le peu qu’ils avaient appris l’hiver précédent.

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Ils apparaissent à l’entrée de la cour d’école, tout habillés de velours neuf, chaussés de sonores sabots de bois, une musette légère au dos, les ✋ au fond des goussets. Des petits hommes, déjà, ces enfants à mine trop sérieuse, oui, de petits hommes, parce qu’ils ont été formés trop tôt à la rude 🏫 de la misère. Pauvres gosses ! Ils sont heureux, heureux d’avoir revu, en venant en classe, leur chemin à eux, leur ruisseau d’argent qui fuit dans les prés, leur petite montée accidentée qui rampe entre deux haies, derrière le cimetière, leur clocher élancé qui perce la brume. Heureux d’être là avec des camarades, de reprendre les billes, la verte toupie. Heureux même de la cloche que le maître agite, et qui vient parler un langage très doux à leur 💜 trop tendre. » Germain Fallon (L’Ouche aux brebis)

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