»-. Les jours sont encore d’humeur inégale à cette époque de l’année, mais il faut croire que Saint Aubin n’est pas à court d’influence en haut lieu, puisque, depuis ce matin, le ciel est demeuré serein. Un grain mal venu influe tellement sur la décision des hésitants, de ces gens entre deux âges qui n’attendent de la fête locale aucune réjouissance particulière. Et pourtant, l’ondée, elle-même, a bien ses charmes. Le ☁️ surgit brutalement quand rien ne le laisse prévoir. Un essaim de pétales s’envole des vergers, monte dans l’air en tourbillonnant, flocons légers qui retombent partout comme une pluie de 🌸 jetées au ciel. Et, brusquement, la campagne s’assombrit, l’averse survient, oblique et lourde. Puis elle se fait toute fine et transparente, semblable à un grésil d’argent inondé de 🌞.
Aubigny lumineux et gai a donc pris un air de fête. Son clocher d’ardoise étincelle et sa flèche semble plus élancée, plus fine encore que de coutume. La voix des cloches vibre plus clair aussi dans l’air sonore de cette belle matinée de mars. Les toits de tuiles de la 🏡 d’école apparaissent d’un rouge vif à la lumière. Et les pâtés de 🏡 accrochés au flanc du coteau émergent à peine de la neige éblouissante des cerisiers en 🌸. Dès la sortie de la messe, les enfants, dans une aigre clameur, ont dégringolé sur la place. C’est qu’ils savent, ces mioches, que des distractions sans nombre les attendent là-bas. Ils savent que la berlingoterie aux cuivres brillants étale un bariolage de 🍬 alléchants, qu’une grande roue y tourne, tantôt généreuse, tantôt chiche, suivant la chance de chacun. » Germain Fallon (L’Ouche aux brebis)
L'atelier peinture de Christine 