Idéalisez-moi l’amour

 »-. Il faut que vous sachiez une chose, on idéalise toujours l’amour en l’associant exclusivement au plaisir. D’ailleurs, que retenez-vous en lisant La Chartreuse de Parme, Le Rouge et le Noir, ou encore Werther ? Sinon la passion amoureuse que vous auriez vous-même envie de vivre, et vous effacez la triste fin des pauvres Sorel, Fabrice del Dongo et Werther. On oublie, à l’instant où l’on referme le livre, le malheur pour n’en garder que la volupté. Comme si la partie du plaisir amoureux décrite dans ces romans était du domaine du possible dans notre propre vie, en tout cas, du souhaitable. Et que la partie noire, celle des fins tragiques, ne soit que du romanesque exacerbé et donc non transposable dans nos existences-.

Vladimir marchait lentement. Il s’était arrêté. Un ⛵ qui passait à cet instant provoqua une 🌊 qui vint s’étaler sur le quai, à l’endroit où nous nous trouvions, et parvint à mouiller nos chaussures. Vladimir plaisanta sur les 🌊 amoureuses qui submergeaient tout autant que les 🌊 d’un tranquille canal parisien.-. Mais, mon cher ami, la passion amoureuse c’est et le plaisir et la souffrance. Chaque objet porte son accident. Lorsque l’on a construit la première automobile, on n’a jamais imaginé qu’elle provoquerait dix mille morts par an dans un seul pays comme le nôtre. L’amour, je vous le répète, c’est du plaisir et de la souffrance. Évidemment, si l’un envahit l’autre, on s’écarte de la vie et de l’amour. Mais vous n’en n’êtes pas là ! Allez, souriez, votre souffrance d’aujourd’hui est d’une extraordinaire banalité !- » Yves Simon (Le prochain amour)