»-. La marque d’un homme puissant, c’est de connaître sa puissance. Quand, comme Honoré Daumier, on a ce beau front, ces yeux perçants, cette bouche vaillante, cette face pleine et large comme celle de Rabelais, quand on pétrit la forme comme on veut avec ce bon pouce-là, on n’ignore pas qu’on est Roy. Et, si l’on se tait, et si même on parvient à ne pas souffrir de ce que nul ne s’en doute, c’est qu’on se trouve assez récompensé de savoir modeler la vie pour la rendre semblable à soi. Daumier, s’il est moins tourmenté, est au moins aussi grave, et si sa verve gronde avec l’accent du faubourg, chaque fois qu’elle illumine ou frappe, c’est un éclair prophétique qui porte et signale le choc.
Car c’est un juste, un vrai. La loi lui importe peu, et moins encore la justice. C’est un Juste. Il en a la gaité puissante, la force irrésistible, l’indulgence, la mesure et la charité. L’amende, la prison renouvellent sa virulence. Les blancs et les noirs de l’estampe, à qui quelques pauvres masures dans un coin, quelques troncs nus sur une rive, un ciel où circule le vent, une forte indication de campagne ou de cité donnent une grandeur de fresque, ont des sonorités veloutées et profondes où sa piété vengeresse prend l’amour du monde vivant comme prétexte à s’épancher. Partout où se trouve un vaincu qui ne méritait pas de l’être, partout où un faible crie à l’aide, partout où la vulgarité et la bassesse triomphent, il est là. Il fait le coup de 🔥 avec l’armée des misérables sur les pavés entassés. Ce bonhomme a dans le 💛toutes les formes innocentes… » Elie Faure (Histoire de l’art)
L'atelier peinture de Christine 
Amusant portrait
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