»-. L’appartement de la rue Paul -Blanchy, du nom d’un ancien maire de Saïgon, était situé au dernier étage de l’immeuble. Chatrian le trouva beaucoup plus vaste qu’il ne s’y était attendu. En le visitant, l’écrivain songea qu’il n’aurait pu espérer trouver un lieu plus agréable, tant pour y vivre que pour y travailler. Si la cage d’escalier, dépourvue d’ouvertures sur l’extérieur de manière à maintenir la chaleur hors des murs, était relativement sombre, l’appartement, lui, était on ne peut plus lumineux. -. Je vous conseille de garder les volets fermés pendant la journée, sinon vous risquez de souffrir de la chaleur. Il y a des ventilateurs dans toutes les pièces, mais ils vous paraîtront probablement insuffisants. Dans la chambre, un ancien locataire a installé un appareil de climatisation -.
Le salon ouvrait sur une terrasse, de laquelle on avait une vue dégagée d’un côté sur les tours de la cathédrale et, de l’autre côté, sur les eaux de la rivière Saïgon et les balcons aux rambardes dorées de l’hôtel Majestic. -. Vous avez fait du bon boulot, je sens que je vais me plaire ici-. – L’appartement est meublé, j’ai pensé que ce serait plus simple pour vous -. Vous avez bien fait, c’est tout simplement parfait -. Le Français parla de verser une commission à Vinh, à titre d’intermédiaire dans la négociation, mais le Vietnamien ne voulut rien entendre. Quand il se retrouva seul, Chatrian chercha le meilleur endroit où dissimuler la mallette. Un placard de la cuisine lui parut, en définitive, un lieu plus sûr que l’armoire de la chambre à coucher ou un tiroir du bureau. Avant de la glisser derrière une pile de linge de maison, il la posa sur la table, et l’ouvrit. Il glissa pour commencer le revolver dans la poche de son pantalon, puis étala les différents dossiers devant lui… » Paul Couturiau (L’inconnue de Saïgon)
L'atelier peinture de Christine 