»-. La derniĂšre đ d’octobre, un vent furieux, venu de l’Atlantique, tourmenta longuement les cimes, et ThĂ©rĂšse, dans un demi-sommeil, demeurait attentive Ă ce bruit d’ocĂ©an. Mais, au petit jour, ce ne fut pas la mĂȘme plainte qui l’Ă©veilla. Elle poussa les volets, et la chambre demeura sombre, une pluie menue, serrĂ©e, ruisselait sur les tuiles des communs, sur les đż encore Ă©paisses des chĂȘnes. Bernard ne sortit pas, ce jour-lĂ . ThĂ©rĂšse fumait, jetait sa cigarette, allait sur le palier, et entendait son mari errer d’une piĂšce Ă l’autre au rez-de-chaussĂ©e. Une odeur de pipe s’insinua dans la chambre, domina celle du tabac blond de ThĂ©rĂšse, et elle reconnut l’odeur de son ancienne vie. Le premier jour de mauvais temps… Combien devrait-elle en vivre, au coin de cette cheminĂ©e oĂč le đ„ mourait ?

Dans les angles, la moisissure dĂ©tachait le papier. Aux murs, la trace demeurait encore des portraits anciens qu’avait pris Bernard pour en orner le salon de Saint-Clair. Et les clous rouillĂ©s ne soutenaient plus rien. Sur la cheminĂ©e, dans un triple cadre de fausse Ă©caille, des photographies Ă©taient pĂąles, comme si les morts qu’elles reprĂ©sentaient y fussent morts une seconde fois. Le pĂšre de Bernard, sa grand-mĂšre, Bernard coiffĂ© en enfant d’Ădouard. Tout ce jour Ă vivre encore, dans cette chambre. Et puis ces semaines, ces mois… Comme la đ venait, ThĂ©rĂšse n’y tint plus, ouvrit doucement la porte, descendit, pĂ©nĂ©tra dans la cuisine. -. Je vous fais peur ?-. L’accĂšs de la cuisine vous est interdit. Ne le savez-vous pas ?- » François Mauriac (ThĂ©rĂšse Desqueyroux)
Vos toiles inspirĂ©es de romans me plaisent toujours beaucoup, Christine! Merci pour ce vif plaisir. Mauriac me rappelle toujours mon aĂŻeul RenĂ© Bazin. Je serais curieuse de dĂ©couvrir vos toiles sur Le BlĂ© qui lĂšve, lâun de ses plus beaux romans⊠âšâŁïž
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Vous me donnez envie de lire . Le đœ qui lĂšve…đđđ
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Si je vivais dans lâHexagone, jâirais vous embrasser, visiterais votre atelier et vous prĂȘterais mon exemplaire⊠âšâŁïž
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