Le monde du poète

 »-. Est-ce pour cela que l’eau aboie dans toutes les vallées ? Que le vent balance les forêts, que les herbes sont souples et que, sans jamais s’arrêter, les ☁️ blancs traversent le ciel comme des bateaux ?-. Je suis pour le pouvoir des hommes -. Le vent de la 🌃 a passé sur la colline des verveines. Cet air parfumé, ce matin, c’est ton 🐎, ton 🐕, ta 🐐 et le petit 🐍 fou qui le boivent et en profitent. Toi, resteras-tu tout le temps fermé sur toi-même, avec tes pauvres outils tortureurs et mordeurs, tes limes, tes scies, tes rabots et tes bêches, tes mâchoires de fer, tes dents de fer, tes écobuages dont tu ne peux plus arrêter le 🔥, comme celui qui s’imaginait porter la lampe et puis s’est enflammé la barbe, la moustache, les sourcils, et cheveux, et reste ivre et aveugle au milieu de la joie, et n’a plus que le désir de secouer ses ✋ où la flamme est collée –

Cesse de profiter de ton avantage de poète. Ne me couvre plus d’images. Ne jette plus sur moi toutes ces images qui me lèchent avec leurs 👅. Ne me parle plus de là-haut, où ta voix fait écho avec les 🌟. Je t’ai dit qu’il fallait peu de mots. N’en dis pas tant. Dis-les justes -. Toi-même…-. Oui, je me laisse prendre, tu vois. Pourtant, je me suis discipliné à cette idée. Dans la discussion, je veux le moins de mots possible. Mais la poésie est une forme de commencement, et une grande force. La dynamique qui soulève et arrache le rocher. Après, il faut venir avec de petites massettes, et taper avec patience au même endroit. Ainsi, on fait de la pierre à construire -. Tu m’expliques de grandes choses -. Nous nous expliquons l’un à l’autre…- » Jean Giono (Que ma joie demeure)